Movember Acte III : Jour XXX. Finale
Movember Acte III : Jour XXIX.
Movember Acte III : Jour XXVII.
Movember Acte III : Jour XXVI
Movember Acte III : Jour XXV.
Movember Act III : Jour XXIV
Movember Acte III : Jour XXIII
Movember Acte III : Jour XXII
 
Spécial Colonel Meow
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Special Colonel Meow
Movember Acte III : Jour XXI
Movember Acte III : Jour XX.
 
-Texte à venir
Movember Acte III : Jour XIX.
Movember Acte III : Jour XVIII.
COMME AUTREFOIS, UN COEUR D'ENFANT

J'ai cinq ans. Mes nattes virevoltent au gré du vent capricieux. Je ris. Je danse avec toi jusqu'à m'en étourdir. De mon doigté maladroit, je trace sur le vélin des portraits de toi. De mes pensées de bouton de rose, souvent tu occupes l'entièreté. Je te présente à mes amis. Dans une bourrasque de magie, tu deviens leur ami à eux aussi. Tu m'invites à te chevaucher et nous partons tous deux vers une odyssée des plus rocambolesques à travers les forêts où nichent tes cousins mythiques. Je respire. J'ai le cœur léger et l'esprit gorgé de liberté.

J'effeuille les pétales de marguerite et les pages de l'agenda.  J'atteins l'âge de raison. L'âge d'incompréhension, l'âge d'appréhension. Comme éparpillées par la tempête, mes joies d'enfant se dispersent. Mes yeux s'ouvrent sur un monde second, mes perceptions s'embrasent en un amalgame des plus complexes. Tu me visites un peu moins souvent maintenant. Secrètement, j'entends le martèlement de tes sabots qui résonne dans mon crâne étroit. Et si je tends l'oreille, à travers la tourmente j'entends voleter la nuée de papillons bleus et verts qui t'escorte tel un escadron de légèreté.

Le temps qui file s'affaire à laisser sur ma peau des sillons de sagesse. Mon être se sculpte dans un tronc rigide. Mais parfois, si un sourire béat se fige sur mes lèvres et que je laisse jaillir un fou rire selon les apparences inexpliqué, c'est que je devine du coin de l'œil l'éclat de ton pelage d'albâtre et que tu me chatouilles la nuque de tes vibrisses taquines. C'est ainsi que, le temps d'un songe frais comme le printemps, je plonge sans culpabilité dans mon imaginaire déraisonnable.

Et un jour. Un jour, lorsque j'aurai contemplé le cycle des saisons jusqu'à en connaitre par cœur la gamme des couleurs, lorsque le poids des ans se fera fardeau et que la nature aura eu raison de mon corps fatigué, je glisserai une ultime fois la main dans tes crins d'argent et d'une espérance ferme, je m'envolerai avec toi vers un lieu ignoré et j'aurai, pour un instant d'éternité, le cœur léger et l'esprit gorgé de liberté.

Texte: Julie St-Hilaire
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour XVII.
Movember Acte III : Jour XVI.
Movember Acte III : Jour XV.
Movember Acte III : Jour XIV.
Movember Acte III : Jour XIII.
 
Étapes par étapes
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Step by step
 
Movember Acte III : Jour XIII.
ATTRACTION
 
Prestesse, doucereuse envie de fuir
Dans un élan romantique
Une cérémonie entre la délicatesse,
Le souffle entre les ailes
Et l’écho sans obstacle, qui se perd
Qu’on oublis, un rêve au réveil
Parcelles diaprure
 
La fleur qui embaume, un appel
Dans son plus brillant affiquet
S’ouvre sous le bec amoureux
D’un ton pénétré, l’oiseau chante communion
Rouge fraise cœur de la fleur, sa fleur
Nectar, ambroisie
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour XII.Le Renard, la maîtrise.
 
Fin Renard devançant la pluie
Grimpe dans un arbre, voit un nid qu’il s’approprie
Face au Corbeau, tombe le Renard en appétit
Maître, dormez et pour vous je soufflerai une mélodie
Le corbeau suivant la musique de l’orage, s’assoupit
Crocs acérés, langue sortie
Adieu dit le Renard à l’oiseau l’estomac au chaud et bien rempli.
 
Libre Renard suivant son chemin
Croise un Loup se croyant grand et malin
Propose au Renard de veiller jusqu’au matin
Derrière, mal recouvert de quelques brins, un écrin
Le Renard répond : Loup, partagez avec moi ce fromage, ce festin
Sachant qu’un puit se trouvait non loin
Laissant au fond le dû et le Loup dans une chute sans lendemain
 
Fier Renard découvrant, la chaleur, l’été
Les yeux au ciel, du soleil et cachant cette beauté
Les grands bois d’un Cerf dans le vent, forts et élancés
Sir, mon Roi, je vous offre ses baies juteuses et sucrées
L’hiver difficilement traversé, l’estomac plus que flatté
Le Cerf porte à sa bouche l’offrande empoisonnée
Le Renard s’élevant jusqu’au soleil devant cette stature inanimé
 
Tous furent sots, une fois, de croire au Renard
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour XI

-Texte et description à venir
 
Movember Acte III : Jour X.Cynégétique partie II
 
Chaque nuit, vous m’inventez danseuse  
Mon corps blanc porcelaine se meut au travers de vos paroles
De votre regard aux couleurs chancelantes
Cerf, vous créer l’automne
Le bas-ventre en fenêtre, séduite par vos lèvres qui s’acharnent
À boire en la glace que je vous offre
Ma bouche alors s’ouvre, se donne
Pour vous je suis vierge
Votre première neige.
 
Chaque matin, je suis prosternée devant votre grandeur
Mes genoux souillent vos sols.
Vos terres brillantes d’un soleil jaune-blé, contaminé
Par mon sale pelage d’hiver grisâtre
Je vous sens sur ma nuque, soupirer
Comme on retient un peu le souffle sur une poussière
Par peur de perdre
Demain c’est le noir, c’est le gel
L’hiver, c’est l’automne qui saigne.
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour IX.Duxelle

L’orée des bois délaissée par deux promeneurs peu loquaces
Découpant la brume alors que la nuit se mêle à l’aurore 
Leur récolte fraîchement cueillie, prisonniers de la besace
Philosophaient le mouton, le loup et la mort.

Le visage caché sous son chapeau jaune teinté,
Le pied-de-mouton ose questionner le premier
«À quoi bon pousser le temps d’une année
Si à novembre nous nous retrouvons sans peau, queue coupée»

S’étouffant dans sa poussière grisâtre et légère
La vesse-de-loup de rétorquer et conquit par la colère
«Dans la finalité, nous n’avons pu espérer, hier
Et en ce jour, nos têtes réduites à la casserole de fer.»

Des yeux noir violacé s’ouvrant doucement sur un air méprisant,
La trompette-de-la-mort tenant à son silence depuis tout ce temps
«C’est entre la chute et le crépuscule que la lumière danse, le vent
Sur vos peaux pour une dernière fois, la vie comme le bois, s’en allant.»

Le mouton tremble 
Le loup hurle
La mort ferme ses yeux

Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour VIII.L’épouvante devant le monstre dont il s’était approché et qui avait honte de lui ressembler. 

Chemise tombante, mains clouées 
Ajustant sa tête qui ne tient pas debout 
L‘Épouvantail demande à L’Araignée 
«Qu’est-ce que la peur a fait de nous?» 

Au centre de sa toile, apprêtant sa proie 
Les crocs au creux des entrailles, mastiquant la manne 
L’Araignée répondit, la bouche gorgée d’abats 
«Maître, ma carapace est noire et luisante, votre peau blanche; diaphane.» 

L’Araignée inquiétée se redresse, 
aperçoit son Maître, blotti 
Le visage déchiré, coulant de brindilles, 
une mauvaise forme 
Sans meilleure faveur, l’Araignée reprit 
«Je suis affreuse, vous êtes l’image de l’homme.» 

Le vent traverse les champs orangés, dure moisson 
Cherchant le risque, des corbeaux, un vautour ou la foudre 
Regardant vers le ciel avant la nuit et répondit sans presque un son 
«Je suis un monstre, qu’on me découdre.»

Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour VII.Autant de conscience qu'avant la naissance
 
-Texte et description à venir
Movember Acte III : Jour VI.Sur les mers, vingt milles hommes condamnés à mort
 
Une nuit en eau calme, étendue sur les pierres, le sable
La vague suivant sa mélodie, nos oreilles engourdies
La famille sur une histoire douce, endormie
 
Réveille avorté, quel poisson ainsi mal tombé?
Le ciel changé, mauve encrier, une large vibration
Amis, en nos eaux coule un poison
 
Sur nos têtes, mille navires de bois noirs, chavirent
Des ombres en bombes lourdes, un hameçon
Dans les crânes des enfants, morts calmes, naissants
 
Le sang de vingt-mille hommes pour la Forturne risquant de tomber
D’avoir commis un tel pêché, pêcher
Sots avares, tristes mêlés au jour levé
De leurs poumons ne plus jamais respirer, tous noyés
 
En un voyage, lourdement ramassé
Ces vingt-mille hommes ayant voulu défier, mâchoire affilée
Étendus en chaîne sur les pierres, le sable
Les restes humains, sur une histoire sourde, endormis
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour V.Entre le haut et le bas, il y a la vie qui nous sépare
 
Ma forêt, noir refuge
Où longtemps mes plumes ont bravé les marais d’argile
Et la proie, l’ancêtre et même une fois, l’armée d’un enfant né Roi
Nuée candide, mille combattants risquant leur souffle naissant, le sang
Séché sur mon corps devenu aride, soif à nouveau aujourd’hui    
Il y a longtemps, me dit une fois le vent
Que votre bec ne s’était guère trouvé plus ivrogne
Je répondis : pardonnez-moi, Maître, car l’eau ne suffit
À assouvir l’ennui qui remplit douze fois l’horloge le jour
Et cent fois la nuit.
Mon arbre, devenu vide, l’hiver encore arrive
Une branche chancelante, ornée de quelques carcasses
Me font vieillir de quelques souvenirs
Du temps où l’aventure n’était point ridicule torture
Où le ciel caressait mes ailes, devenues âgées
Cloitré en mon nid, pouvant plus voler, trop haut perché
Me descendre, Maître, serait de me vendre
Aux Loups, aux Renards, comme une offrande
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour IV.Trois-quart
 
Né de la boue riche d’un jardin humide et heureux
Verte campagne, l’Escargot, dans le noir, ouvrit les yeux
Au creux de sa coquille, raisonnait déjà une chanson
L’enfant vu en rêve, le plus grand des violons.
 
Grandissant, de sa maison, l’escargot fût embarrassé
Devant l’immensité de la Forturne de ses Maîtres aînés
Il vendit aux plus offrants, son enfance, son temple
Et partit en quête, lointaine, d’une demeure immense.
 
L’escargot devenu ouvrier et bien tard fortuné
Sous son toit de porcelaine, tendit l’oreille, un jour de rare congé
Hélas, un silence lourd qui marque le temps
Dans son cœur un archet, une chute, le néant.
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour III.L'immensité en équilibre sur un monticule de racines rongées
 
Pendant que sous mes feuilles à l’hiver, blanches
Le ver creuse mille voyages en mes branches
La pluie descend jusqu’à ma souche, me caresse et ainsi gel
Perce à jamais un nid d’Hirondelle  
 
Si la douleur s’exprime aussi bien, féconde et savante
Naturel est le Cerf affamé qui de tout son ventre me mange
Le cœur rassasié et devant la femelle fort tenté
Tranche mes rameaux de ses bois élevés et rée.
 
À perte de vue la nuit en un instant, montée
De son feu la foudre vient lumière en mon vergé
Au matin,  de la cendre s’échappe une couleur violente
Dans la mort, s’ouvre une fleur naissante
 
Et d’un seul coup de couteau
Hommes sots
Venez ruiner ce tableau
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour II.Mille envies pour un soleil qui joue même la nuit
 
La bête rêve peu, car elle fait fortune
Le ventre gorgé d’eau, de chair
Grasse de désirs assouvis
Tel un jardin embrassé par la rosée du matin
 
L’Ours se lève
En harmonie avec l’envie
De boire de fumer et du coup étonné
Trouve à ses pieds un soleil égaré
L’Ours, devant tant de beauté
 
«Luciole, me voici donc dos arqué, prosterné
Ma Reine, mes genoux pour vous, blessent le sol
À en écorcher mes mains, pour vous je bâtirai
À jamais une grotte en mon ventre
La nuit, le jour et entre les deux votre lumière
À l’instant je prie, rendez-vous mienne avant l’hiver»
 
La Luciole lèvres ouvertes et prêtes :
 
«Ours, brodez!
N’attendez point de moi que je me laisse emprisonner
Regardez-moi, regardez-moi vivre en vos antres
Dans vos yeux je ne pourrai plus briller
Et en vos dures mains, dès demain, cadavre je m’éteindrai
Ce soir, plutôt
Rêvez.»
 
L’Ours ne pouvant s’approprier la liberté
Vit la Luciole sortir
Laissant comme cadeau, un souvenir
Une tapisserie, une panacée.
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Movember Acte III : Jour I. Les quatres modes de l'hibernation amphibienne
 
Un amphibien coasse de sa bouche quatre fois
Dicte une condition par saison
Et du bout de ses deux longues vibrisses en fil suspendu
Pantin, le ciel répond trois mots.
 
L’amphibien coasse de sa bouche de printemps
Dicte sa première condition
Dans la clémence, l’abeille soufflera le jour sur ses ailes
Qui, d’une innocente nécessité, sèmera sur la fleur un remède.
Et le ciel répond
Le vent boise
 
L’amphibien coasse de sa bouche d’été
Dicte sa deuxième condition
Dans l’antre de la plage, la mer pénètrera en le sable
Qui, dans le grain, versera sa complaisance.
Et le ciel répond
Le vent berce
 
L’amphibien coasse de sa bouche d’automne
Dicte sa troisième condition
Dans un décor de ciel, l’ombre admirera sa feuille
Qui, danseuse et morte, embrassera son sol.
Et le ciel répond
Le vent joue
 
L’amphibien coasse de sa bouche d’hiver
Dicte sa dernière condition
Dans le néant, la bête au pelage froid mangera sa propre chair
Qui, maigre et abjecte, devant la mort se durcira.
Et le ciel chuchote
Le vent cris
 
Texte: Vanessa Renard Lessard
Dessin: Emery Panneton
Concept et scénarisation de la vidéo: Emery Panneton et Luis Socorro
Montage et réalisation de la vidéo: Luis Socorro
Movember Acte III : Jour -VI
 
Ceci fut un essai stylistique de couleur et de fond afin de trouver une direction artistique précise au oeuvres du projet.
Movember Act III
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Movember Act III

A drawing and a fable for every days of Movember. /// Un dessin et une fable pour tous les jours de Movember.

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